Statement from the Family of Narges Mohammadi on Recent Attack in Evin Prison’s Women’s Ward

Statement from the Family of Narges Mohammadi Regarding the Recent Attack on Narges and Her Cellmates in the Women’s Ward of Evin Prison

August 8th, 2024 – Paris

Since November 2023, Narges’ phone card has been disconnected, cutting off all communication between her and her family. Her sister and brother in Iran, as well as other relatives, have been unable to visit or speak with her since then. The only information about Narges’ condition and the recent turmoil in Evin Prison’s women’s ward on August 6th has come through the families of her cellmates. According to these accounts, there was a disturbing incident on that Tuesday involving an attack on the women held there. The lack of direct contact with Narges has only heightened the family’s concerns about her safety and well-being.

For months, the women in Evin Prison’s ward have been actively protesting against executions in Iran. Following the execution of Reza Rasaei, several prisoners gathered in the prison yard to voice their dissent, chanting slogans against the death penalty. During the protest, Rana Korkor, the sister of death row inmate Mojtaba Korkor, suffered a nervous breakdown and passed out. Another prisoner, Sarvenaz Ahmadi, also fainted from the emotional strain.

Narges and several other prisoners protested against the locked doors that were preventing critically ill inmates from being taken to the prison clinic. They attempted to get those in need of urgent medical attention out of the ward and to the infirmary.

The protest by prisoners against the execution of Reza Rasaei led to a violent crackdown by prison guards and security agents at Evin Prison. The women’s ward was flooded with military forces, and an order was issued to assault the protesters. Several women who stood in front of the security forces were severely beaten. The confrontation escalated, resulting in physical injuries for some prisoners and nervous breakdowns for others.

According to our sources, after being repeatedly punched in the chest by male military and security guards, Narges suffered a respiratory attack and intense chest pain. This caused her to collapse and faint on the ground in the prison yard.

Under the prevailing security conditions, no efforts were made to transfer Narges to the prison infirmary or a hospital. Instead, a prison doctor entered the ward. Narges responded by announcing her intention to file a lawsuit over the assault.

All injured prisoners sought out the doctor stationed in the women’s ward infirmary to document their injuries and bruises from the beatings. According to the prison doctor’s observations, Narges displayed bruising and soreness on her right hand, both inside and outside her arms, as well as her chest, where she experienced severe pain. She was administered painkillers, propranolol, and medication to manage her elevated blood pressure. The other injured prisoners had their hands bandaged and were then returned to the ward.

After several hours, with noticeable bruising on the right side of her chest below the collarbone and severe pain in her right hand, Narges was returned to the prison infirmary for further evaluation. The night shift doctor confirmed the bruises on her chest and ordered immediate INR-PT tests. However, due to the Thursday and Friday not being work days in Iran and the lack of emergency hospital transfer, her medical attention was postponed until Saturday.

According to our information, Narges Mohammadi has not been transferred to a hospital and has only visited the prison infirmary once, as previously noted, along with a visit to the infirmary within the ward. She remains in prison without further medical treatment.

In 2021, a stent was placed in Narges’ main heart artery due to a 75% blockage. Following urgent medical advice, she was scheduled for an angiography in June 2024. However, after a month and a half of delays, she was finally sent to the hospital on July 6th. The angiography was postponed due to a new health issue affecting her right chest.

We are concerned that security officers and prison officials, fully aware of Narges’ artery blockage and stent, might have intentionally targeted her chest with the intent to provoke a severe medical incident. We are deeply worried about her health and well-being under these circumstances.

Narges Mohammadi’s Family – Paris
8th Aug 2024

FRENCH LANGUAGE

Détérioration grave de l’état de santé de la militante pro-démocrate et prix Nobel Narges Mohammadi emprisonnée à Téhéran suite à une attaque du quartier des femmes par les forces de sécurité

Nous avons été informés par les familles des co-détenues de Narges Mohammadi que suite à une attaque menée par des geôliers du quartier des femmes d’Evin ce mardi 6 août 2024, Narges Mohammadi, qui est privée de son droit de communiquer avec sa famille et de toute visite de parloirs depuis le 29 novembre 2023, a perdu connaissance vraisemblablement après un infarctus.

Dans la matinée, de nombreuses prisonnières politiques, dont Narges Mohammadi, se sont rassemblées dans la cour du quartier des femmes de la prison d’Evin pour protester contre l’exécution secrète, à l’aube, de Reza (Gholamreza) Rasaei, manifestant d’origine kurde dans la prison de Dizel Abad (Kermânchâh) ayant pris part au mouvement « femme vie liberté », sans que son avocat et sa famille n’aient été prévenus.

Alors qu’elles entonnaient des slogans exigeant l’abolition de la peine de mort en Iran et l’arrêt de toutes les exécutions, dans le prolongement de leurs actions, depuis plusieurs mois, dont la reconduite, tous les mardis, de grèves de la faim, en solidarité avec d’autres prisonniers politiques partout dans le pays, elles ont été battues et insultées par les gardiens de la prison assistés par des renforts de forces de sécurité.

En réaction aux violences, deux prisonnières politiques, Rana Korkor, dont le frère, Mojtaba Korkor est sous le coup d’une condamnation à mort, de même Servanaz Ahmadi, militante pour les droits de l’enfant, se sont évanouies après avoir fait des crises d’épilepsie et sans qu’il ne leur soit porté assistance par l’administration pénitentiaire. Narges Mohammadi et plusieurs de ses co-détenues ont protesté et exigé que les intéressées, en péril imminent, soient immédiatement prises en charge et transférées à l’infirmerie pour recevoir des soins tandis que les forces de sécurité investissaient massivement le quartier des femmes.

Ordre a alors été donné de frapper et d’attaquer les femmes, en particulier celles qui se trouvaient en première ligne des protestations qui ont été violemment battues par les forces de sécurité.

D’après nos informations, après avoir reçu plusieurs coups de poing dans la cage thoracique de la part des miliciens et des forces de sécurité, Narges Mohammadi, qui a été opérée du cœur par le passé et présente des difficultés pulmonaires signalées, s’est effondrée dans la cour de la prison après de vives douleurs thoraciques et une insuffisance respiratoire.

Alors que le quartier des femmes était investi par les forces de sécurité dépêchées en nombre pour réprimer les prisonnières politiques protestataires, interdiction a été faite de la transférer à l’hôpital. Narges Mohammadi a été vue sommairement par le médecin de la prison, à même le quartier des femmes. Après qu’elle ait repris conscience, elle a aussitôt déclaré qu’elle porterait plainte pour les coups et blessures reçus ainsi que non-assistance à personne en danger.

Alors que certaines prisonnières politiques, dont Narges, présentaient d’importantes séquelles et blessures et nécessitaient des soins adéquats qui ne peuvent être prodigués sur place, aucune n’a été admise à l’hôpital. Les prisonnières blessées se sont tour à tour présentées au médecin de l’infirmerie du quartier des femmes pour faire constater leurs blessures consécutives aux coups reçus. Elles n’ont reçu que des soins minimaux et sans diagnostic complet.

Selon les constatations du médecin de la prison, Narges Mohammadi souffrait d’ecchymoses et de multiples contusions aux doigts de la main droite, à l’intérieur et à l’extérieur des bras, et de douleurs aiguës dans la région de la cage thoracique. Seuls des comprimés antidouleurs, du propranolol et des médicaments pour abaisser la tension artérielle lui ont été donnés, tandis que les prisonnières politiques dont les membres avaient été luxés ou fracturés ont été mises sous attelle. Les prisonnières politiques ont ensuite été ramenées dans leurs cellules sans recevoir de soins adaptés.

Quelques heures plus tard, après avoir observé des ecchymoses causées par un coup reçu au côté droit de la cage thoracique – sous la clavicule – et ressenti des douleurs importantes dans les mains et les bras, signes avant-coureurs d’une crise cardiaque, Narges a demandé à être conduite d’urgence à l’infirmerie de la prison. Le médecin de garde de nuit, après avoir confirmé les ecchymoses sur la poitrine, a ordonné des examens cardiaques sans délai qui ont été cependant différés à samedi par l’administration pénitentiaire au prétexte que jeudi et vendredi sont fériés.

D’après nos informations, Narges, qui est susceptible de faire une crise cardiaque à tout moment et nécessite de soins urgents et adéquats, n’a toujours pas été transférée à l’hôpital et demeure en prison.

Pour rappel, en 2021, une artère principale de son cœur avait fait l’objet de la pose d’un « stent » après une occlusion à 75 %, et sur ordre d’un médecin, en juin 2024, son état nécessitait un transfert de toute urgence à l’hôpital pour une angiographie, qui a finalement été réalisée avec un mois et demi de retard, le 6 juillet dernier.

Nous craignons que les forces de sécurité et le personnel pénitentiaire qui étaient informés des problèmes pulmonaires et cardiaques de Narges Mohammadi aient, en toute connaissance de cause, mis délibérément en danger sa vie en lui assénant des coups à la poitrine.

Plus largement, nous sommes inquiets de la détérioration grave de l’état de santé de Narges Mohammadi dans un contexte récurent par les autorités iraniennes de refus de soins adéquats ou de retard destinés à l’user au plan tant physique que psychique et qui mettent en danger sa vie particulièrement à l’heure où la répression à l’encontre des militants des droits humains atteint son paroxysme.

La famille de Narges Mohammadi

8 aout 2024

PERSIAN LANGUAGE

.
بیانیه خانواده نرگس محمدی در مورد اتفاقات اخیر در بند زنان زندان اوین
۱۸ مرداد ۱۴۰۳ – پاریس
.
تلفن نرگس از هشتم آذرماه قطع است و خواهر و برادرش در ایران هیچ گفت و گو و ملاقاتی با او نداشته‌اند.
ما از طریق خانواده‌های همبندی‌های نرگس در جریان واقعه۱۶ مرداد، روز سه‌شنبه در بندِ زنان زندان اوین قرار گرفته‌ایم.

بند زنانِ اوین ماه‌هاست برای کارزار نه به اعدام دست به فعالیت‌های اعتراضی زده است. در این راستا، پس از اعدام رضا رسایی تعدادی از زنانِ اوین در حیاط زندان تجمع کرده و اقدام به دادن شعار علیه اعدام می‌کنند.
یکی از زندانیان،خواهرِ مجاهد کورکور، که برادرش زیر حکم اعدام است، دچار حمله‌ی عصبی شده و سروناز احمدی نیز با حمله‌ی عصبی از حال می‌رود.

نرگس و تعدادی از زندانیان به درهایِ قفل‌شده به روی زندانیان و ممانعت از انتقال بیماران به بهداری اعتراض کرده و تلاش می‌کنند تا بتوانند زندانیان در معرضِ خطرِ جانی را به بیرون از بند و اعزام به بهداری زندان بفرستند.
اعتراضِ زندانیان به اعدامِ رضا رسایی منجر به حمله‌ی نیروهای امنیتِ زندان و نهادهای امنیتی مستقر در اوین و حضورِ گسترد‌ه نیروهای یگان نظامی زندان می‌شود.

در این حین دستور ضرب و شتم و حمله به زنان داده می‌شود و تعدادی از زنان که در صفِ مقابلِ نیروهای امنیتی ایستاده بودند، به شدت مورد ضرب و شتم قرار می‌گیرند. درگیری تا جایی پیش می‌رود که تعدادی از زندانیان آسیب جسمی می‌بینند و تعدادی نیز دچار حمله‌ی عصبی می‌شوند.

طبق اطلاعاتِ ما نرگس پس از چند ضربه مشتی که از سوی مردان نهادهای نظامی و امنیتی به قفسه‌ی سینه‌ی او وارد می‌شود، دچار حمله‌ی تنفسی و درد در ناحیه‌ی سینه می‌شود و در حیاطِ زندان روی زمین می‌افتد. در شرایط امنیتی ایجاد شده هیچ اقدامی برای انتقال او به بهداریِ زندان یا بیمارستان انجام نمی‌دهند. پزشکِ زندان وارد بند می‌شود و نرگس اعلام می‌کند، در اعتراض به ضرب و شتم شکایت خواهد کرد. همه‌ی زندانیانِ مجروح و آسیب‌دیده نزد پزشک که در بهداری بندِ زنان مستقر شده بود، رفته و آثار ضرب و شتمشان را مستند و ثبت می‌کنند. طبق مشاهدات و ثبتِ پزشک زندان، نرگس از نواحی انگشتِ دستِ راست، داخل و خارج بازوها دچار کبودی و کوفتگی و در ناحیه‌ی قفسه‌ی سینه دچار درد شدید بوده‌است. قرص‌های ضددرد، پروپرانول و کاهش فشار خون به او داده شده، دست‌های آسیب‌دیدگان آتل‌بندی شده و زندانیان به داخل بند باز می‌گردند.

پس از چند ساعت و با مشاهده کبودیِ ناشی از ضربه در قسمت راست قفسه‌ی سینه ـ زیر ترقوه ـ و درد شدید در دست راست، نرگس مجدداً به بهداری زندان منتقل می‌شود و پزشک کشیک شب، ضمن تأیید کبودی‌ها روی سینه، دستور انجام آزمایشات INR-PT می‌دهد که با توجه به تعطیلی روز پنجشنبه و جمعه و عدم اعزام اورژانسی او به بیمارستان رسیدگی پزشکی به شنبه موکول می‌شود.

طبق اطلاعاتِ ما نرگس به بیمارستان منتقل نشده و تنها یک بار به بهداری زندان و یک بار به بهداری داخلِ بند مراجعه کرده است و در زندان است.

سال ۱۴۰۰ رگ اصلیِ قب او پس از گرفتگی ۷۵٪، استنت‌گذاری شده و طبق دستور پزشک می‌بایست در خرداد ماه ۱۴۰۳ برای آنژیو به بیمارستان منتقل می‌شد که با یک ماه و نیم تأخیر بالأخره ۱۶ تیر به بیمارستان اعزام می شود و به دلیل بروز مشکلِ دیگری در سینه‌ی راستِ او، آنژیوگرافی به تأخیر می‌افتد.

ما نگران هستیم که مأموران امنیتی و عوامل زندان با آگاهی کامل از وضعیتِ گرفتگی و استنتِ رگِ قلب، با وارد کردن ضربه به سینه‌ی او به دنبال اتفاق ناگواری بوده باشند.